headless cms
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David Dumont

03/12/2022

Comment choisir son headless CMS ?

Que ce soit pour une utilisation sur votre site ou votre application ou pour les besoins d'un client, le headless CMS peut s'avérer très pratique pour mettre en place une solution de gestion de contenu.

Lors de sa mise en place, il est important de se poser un certain nombre de questions pour faire le meilleur choix, car il n'est pas évident de migrer d'un CMS à un autre. Sur quels critères choisir son headless CMS et quels points vérifier ? Suivez notre checklist.

Facilité de mise en place

Le facilité du setup est un facteur déterminant dans le choix du headless CMS.  Il faudra donc considérer la qualité de la documentation, la présence de tutorials (notamment vidéos), la présence de starters ou de thèmes templates permettant d'accélérer la mise en place.

Pour certains headless CMS hybrides, la mise en place peut être également accélérée par la mise à disposition de blocks préconçus (librairie de UI components), adaptables et surtout réutilisables par les éditeurs de contenu pour la mise en page du contenu.

Pour certains CMS, la mise en place peut demander beaucoup plus de travail que d'autres sur les points suivants :

  • installation du sitemap et fichier robots

  • gestion des liens (avec mise en place d'équivalents de mini-routers pour gérer les liens internes)

  • gestions des langues

  • gestion du SEO

  • création des pages : plus ou moins de travail selon le CMS pour récupérer les données de composants et afficher des blocks d'édition fonction de ces composants.

La présence d'un CLI (Command Line Interface) permet souvent d'accélérer la mise en place sur la configuration que vous souhaitez et avec des thèmes ou des starters préexistants.

Facilité d'édition du contenu

Les headless CMS sont généralement mis en place par des développeurs mais utilisés par des rédacteurs de contenu ou marketers qui ne sont pas "techniques" (ne développent pas). Le headless CMS doit donc être suffisamment convivial pour eux et proposer :

  • Une live preview, une preview (hors éditeur de contenu) et la possibilité de voir le résultat sur plusieurs tailles d'écrans. 

  • Une interface simple, sans forcément devoir gérer le responsive des blocks (celui-ci ayant été travaillé en amont par le développeur front). L'interface doit permettre à l'éditeur de contenu de savoir comment sera structurée la page et ne pas avoir à se soucier de la mise en page (d'un point de vue technique : padding, margin, responsive, dark mode, ...).

  • Un contenu organisé : système de dossiers pour organiser le contenu et les assets, séparation des pages en différentes langues pour les sites multilingues, possibilité de rechercher les pages et les assets (images, fichiers). 

  • Rôles et permissions : tous les éditeurs de contenu n'ont pas forcément les mêmes droits. Certains peuvent créer des pages et du contenu en brouillon, d'autres peuvent publier des pages en production. Certains headless CMS peuvent aussi proposer des flows de revue de contenu (passage d'une action d'un utilisateur à une autre).

Dans de nombreux cas, l'espace d'administration permettant d'éditer le contenu se trouve sur le site du headless CMS. Certains autres (comme Suncel) permettent d'avoir l'espace d'édition de contenu directement branché sur son site. Cela permet aux éditeurs de contenu de rester sur votre site et d'éviter de multiplier les espaces de gestion de contenu. 

L'espace d'administration doit donc aller à l'essentiel et se concentrer sur la publication du contenu : créer et mettre à jour du contenu, ajouter de nouveaux assets ou modifier des assets existants.

Budget

Même si le coût de la licence est à prendre en compte, ce n'est pas le déterminant central dans la prise en considération globale du budget de votre headless CMS. Voici les différents éléments à prendre en compte :

  • Coût de la mise en place (setup) : la mise en place peut nécessiter plus ou moins de travail pour les équipes, que ce soit sur le fait que le front-end doit être fait "from scratch" ou bien que des templates existent. Certains CMS hybrides sont davantage intégrés à une technologie front-end, cela peut accélérer la mise en place et diminuer le budget.

  • Coût de la migration : si vous migrez un site avec une techno différente et avec beaucoup de contenu, le coût de migration doit être évalué.

  • Licence : au-delà de son coût mensuel, vérifiez l'économie potentielle sur les plans annuels, permettant souvent une réduction jusqu'à 30%. Prêtez aussi attention au coût qui suit l'évolution de votre propre business. Si vous prévoyez un trafic important, une augmentation du nombre d'utilisations (éditeurs de contenu par exemple) peut engendrer une augmentation de la licence.

  • Hosting : s'agit-il d'une solution où vous devez gérer l'hébergement ou bien l'hébergement est-il inclut dans la licence ? En général l'hébergement est inclut pour les headless CMS open-source (puisqu'il s'agit fréquemment de leur modèle de revenu).

Gestion du SEO

Certains headless CMS proposent des modules SEO plus ou moins complets. A défaut, le développeur en charge de la mise en place devra lui même définir l'ensemble des META et des données structurées que l'éditeur de contenu devra renseigner pour chaque page publiée.

Pour les CMS hybrides qui prennent en charge une partie du front-end, il est intéressant de prendre en considération les bénéfices de technologies comme Next.js sur l'optimisation des images (réduction de taille selon le device et réduction du poids de l'image), sur l'optimisation de chargement des polices (fonts), sur l'amélioration des Core Web Vitals, et les optimisations permettant du rendu côté server. Ces optimisations permettent au final d'avoir des pages de contenu plus performantes et donc mieux référencées.

Gestion des assets

La plupart des headless CMS proposent de gérer vos assets, c'est à dire les images et les fichiers qui constituent une partie du contenu de votre site ou de votre application. Prenez en considération le poids autorisé des assets, ses limitations en téléchargement mais aussi la possibilité de gérer vos assets dans des dossiers. Cela paraît être une évidence, mais de nombreux headless CMS ne le proposent pas et il peut vite devenir compliqué de s'y retrouver lorsque les images ou les fichiers deviennent nombreux.

Internationalisation

Si votre site ou votre application est dans plusieurs langues, il est important de prendre en considération la manière dont sont gérées les langues au niveau de l'édition. On parle généralement de "locale" qui inclut l'information de la langue et de la région. Par exemple fr_FR et fr_BE représente le français en France et en Belgique.

Si vous prévoyez d'avoir plusieurs langues sur votre site, il faut donc prêter attention aux éléments suivants :

  • Le surcoût : certains plans sont limités à une locale. Ajouter d'autres locales peut donc faire basculer de grille de tarif.

  • La facilité de gestion du contenu : mapping entre la même page en plusieurs langues, possibilité de trier le contenu par page, ...

  • La gestion du sitemap : certains headless CMS permettent de gérer automatiquement un sitemap multi-langues avec l'ajout des pages dans le sitemap lorsqu'elles sont publiées ou la modification des dates lors de mises à jour par exemple.

Réutilisation de ressources : blocks, modèles de pages

Que ce soit pour des headless CMS traditionnels ou des CMS davantage hybrides, la construction de modèles, de types de contenu ou de layout permet de gagner du temps lors de la création de contenu.

Les headless CMS fonctionnant avec une logique de blocks empilables pour construire une page sont d'ailleurs devenus de plus en plus populaires. Il s'agit de constituer une librairie de blocks préconçus qui sont ensuite éditables à souhait. Ces blocks peuvent contenir des éléments répétables ou contenir d'autre blocks imbriqués.

Au-delà des blocks préconçus, les headless CMS peuvent aussi proposer des modèles de pages template qui peuvent contenir une série de blocks avec des données pré-renseignées et modifiables. On peut aussi rencontrer des pages avec des modèles de layouts particuliers. Par exemple, sur un même site ou sur une même application, on rencontrera un modèle de page standard (blocks empilés verticalement) et un modèle de page pour un blog par exemple avec une partie à droite ou à gauche de la page qui sera réservée à des liens vers d'autres articles en lien avec l'article consulté ou bien afficher les derniers articles publiés. 

Historiques et back-up

Dans votre choix de headless CMS et sur le plan que vous choisirez, vérifiez la possibilité d'accéder à l'historique des modifications apportées sur votre contenu. Si vous publiez du contenu par erreur en écrasant des informations importantes, cela vous donnera la possibilité de consulter les précédentes versions et de retrouver le contenu qui avait disparu. L'historique de version vous donne aussi la possibilité d'auditer les changements intervenus sur du contenu : qui a modifié, ce qui a été modifié et quand.

Enfin, regardez la possibilité de réaliser des backups de votre contenu. Les plans "Enterprise" (c'est à dire personnalisés), souvent proposés aux plus grandes entreprises permettent d'obtenir des back-ups sur demande.

Il est aussi important de se renseigner sur la manière dont le headless CMS réalise lui même ses backups (fréquence et durée) et de savoir auprès de quel prestataire sont stockées les datas.

Le contenu stocké dans Git

Certains Headless CMS vous permettent de stocker le contenu de votre site Web sur votre propre fournisseur Git. Lors de la configuration du CMS, il vous sera demandé de connecter votre Headless CMS à votre fournisseur Git préféré.

Plus tard, chaque modification sur votre contenu est envoyée sur votre Git, il prend le rôle d'une base de données pour votre contenu. Le contenu stocké dans Git est généralement au format MDX (markdown), et par conséquent, il est facile à utiliser même sans le CMS.

Un CMS basé sur Git vous donne un meilleur contrôle sur votre contenu et vous évite d'être restreint à un CMS spécifique car vous pouvez migrer plus rapidement qu'avec d'autres CMS.

Open source ou non open source

Les exemples de CMS open-source sont nombreux : Wordpress, Drupal, Strapi, ... Le principe est simple : le code est complètement ouvert comme son nom l'indique et le business modèle repose sur des services tiers (marketplace, widgets, hosting, ...). Cependant, même en self-hosted, les headless CMS open-source peuvent tout de même avoir un pan payant par utilisateur. 

En cas de faillite du CMS, le fait d'être open-source permet de pouvoir disposer du code même si l'entreprise qui l'a créé n'est plus là.

Pour la sécurité, les logiciels open-source sont review par une communauté, ce qui permet d'identifier plus facilement d'éventuelles failles de sécurité (nécessite tout de même une communauté importante).

Cependant, se limiter aux headless CMS open-source peut limiter votre choix et vous priver de headless CMS qui peuvent être meilleurs d'un point de vue facilité d'utilisation pour les éditeurs de contenu, maintenance ou facilité d'installation.

Headless CMS vs Hybrid CMS

Les headless CMS peuvent être plus ou moins "techno agnostics" sur le front-end. Certains CMS sont de purs headless, c'est à dire que la donnée est du pur contenu et qu'il vise a être affiché sur plusieurs interface (ou devices) par exemple via une API GraphQL ou une API RESTful.

D'autres CMS (CMS hybrides) contiennent du contenu mais aussi des éléments de mises en pages qui peuvent faire référence à des éléments internes au projet (blocks par exemple).

Les CMS hybrides sont généralement plus simples à mettre en place car une partie de l'intégration front peut être déjà réalisée. Cependant, il est fréquent que les headless CMS proposent des SDK permettant d'accélérer la mise en place sur votre techno front-end. Le SDK contient une liste d'outils liant l'API du headless CMS et la techno front que vous utiliserez.

Les CMS hybrides peuvent aussi offrir plus de flexibilité dans leurs composants (aussi appelés blocks, slices ou briques) :

  • intégrer des éléments répétables

  • proposer plusieurs variations de composants (afin de ne pas multiplier de référencer des composants proches visuellement)

  • contenir des données dynamiques (récupérées par API ou via une base de données) 

Intégration à d'autres outils

Il peut être utile d'intégrer le CMS à d'autres outils, par exemple pour de l'automatisation de tâches ou de la distribution d'informations.

Il est donc important de vérifier ce que l'API du headless CMS permet de faire et également la présence de webhook, qui peuvent par exemple permettent d'informer une équipe de la publication de nouvelles pages ou l'arrivée de nouveaux utilisateurs qui éditent du contenu.

Il est aussi fréquent qu'un headless CMS propose une intégration à des solutions e-commerce comme par exemple Shopify.

Sécurité

Les headless CMS sont beaucoup moins vulnérables qu'un CMS de type Wordpress, qui peut par exemple être affecté par des plugins mal sécurisés ou vulnérables. 

Wordpress est le CMS le plus populaire et est donc une cible privilégiée. Les plugins peuvent être conçus par n'importe quel développeur et inclure des failles de sécurité (intentionnelles ou non).

Support

La mise en place peut nécessiter un support, notamment lorsque vous rencontrez des erreurs et que la documentation ne répond pas suffisamment à vos questions. Prêtez attention à la présence d'un Slack ou d'un Discord, qui sont des signes indiquant la réactivité de l'équipe Support du headless CMS.

Le support peut aussi être utile lorsque de mises à jour si des problèmes sont rencontrés pour l'update du headless CMS.